
La division des mi-lourds en boxe anglaise représente l'une des catégories les plus prestigieuses et spectaculaires du noble art. Située entre les super-moyens et les lourds-légers, cette division réunissant des boxeurs pesant entre 76,2 et 79,4 kg offre un équilibre parfait entre puissance explosive et mobilité technique. Au fil des décennies, cette catégorie a produit certains des affrontements les plus mémorables et des champions d'exception qui ont marqué l'histoire de la boxe mondiale.
Actuellement en pleine effervescence, la catégorie des mi-lourds connaît une renaissance spectaculaire avec l'émergence de boxeurs au talent exceptionnel comme Artur Beterbiev, Dmitry Bivol ou encore Joshua Buatsi. Ces athlètes redéfinissent les standards de la division par leur technicité, leur puissance de frappe et leur intelligence tactique sur le ring.
Entre combattants établis cherchant à défendre leur héritage et jeunes loups aux dents longues, le paysage actuel des mi-lourds offre un cocktail explosif de styles et de personnalités qui captive les passionnés du noble art. Plongeons dans l'univers fascinant de cette catégorie qui continue d'écrire ses plus belles pages.
Historique et évolution de la catégorie mi-lourd en boxe
La catégorie des mi-lourds a vu le jour officiellement au début du 20ème siècle, quand la nécessité de créer une division intermédiaire entre les moyens et les lourds est devenue évidente. C'est l'américain Jack Root qui est reconnu comme le premier champion du monde des poids mi-lourds après sa victoire face à Kid McCoy en 1903. À cette époque, la limite de poids était fixée à 175 livres (79,4 kg), un standard qui perdure encore aujourd'hui dans la boxe professionnelle.
Durant les années 1920 et 1930, la division a connu son premier âge d'or avec des champions légendaires comme Georges Carpentier, premier européen à détenir le titre mondial, et l'incontournable Tommy Loughran. Cette période a établi la catégorie comme l'une des plus respectées du noble art, attirant des boxeurs à la technique raffinée plutôt que des poids moyens cherchant simplement à éviter les poids lourds.
Les années 1950 à 1970 ont marqué l'émergence de combattants d'exception comme Archie Moore, Bob Foster et Victor Galíndez. Moore, notamment, a établi un record de longévité impressionnant en conservant son titre mondial jusqu'à l'âge de 49 ans, démontrant que la division des mi-lourds valorisait autant l'expérience que la puissance physique.
La fin du 20ème siècle a vu l'avènement de champions extraordinaires comme Michael Spinks, Virgil Hill et Roy Jones Jr., ce dernier incarnant la perfection technique et athlétique. Cette période a coïncidé avec la multiplication des organisations sanctionnant des championnats du monde (WBC, WBA, IBF, WBO), créant une fragmentation des titres qui perdure aujourd'hui.
Au 21ème siècle, la catégorie a traversé différentes phases, avec des périodes de relative discrétion médiatique alternant avec des moments d'intense popularité. L'ère Bernard Hopkins a notamment démontré la possibilité d'exceller dans cette division même à un âge avancé, repoussant les limites de la longévité dans ce sport exigeant.
Les règles spécifiques et caractéristiques de la division mi-lourd
Le poids réglementaire et les transitions entre divisions
La catégorie des mi-lourds est strictement délimitée en boxe professionnelle. Les boxeurs doivent peser entre 76,203 kg (168 livres) et 79,378 kg (175 livres) lors de la pesée officielle qui a lieu généralement la veille du combat. Cette fourchette de poids relativement étroite de 3,175 kg pose parfois des défis considérables aux athlètes qui doivent maintenir leur masse musculaire tout en restant sous la limite supérieure.
Pour de nombreux boxeurs, la division mi-lourd représente souvent une transition stratégique dans leur carrière. Certains athlètes montent des super-moyens (jusqu'à 76,2 kg) lorsqu'ils ne peuvent plus maintenir ce poids de façon saine, tandis que d'autres choisissent de redescendre des lourds-légers (jusqu'à 90,7 kg) pour bénéficier d'un avantage physique.
Ces transitions entre divisions ne sont jamais anodines et impliquent des adaptations significatives dans l'entraînement et l'alimentation des boxeurs. Un super-moyen qui monte chez les mi-lourds devra généralement travailler sa puissance et son endurance pour compenser le désavantage de taille qu'il pourrait rencontrer. À l'inverse, un lourd-léger qui descend devra adopter un régime rigoureux et un plan d'entraînement spécifique pour perdre du poids sans sacrifier sa force.
La transition entre catégories de poids en boxe constitue l'un des défis les plus complexes pour un athlète. Ce n'est pas seulement une question de kilos sur la balance, mais une reconfiguration complète du style de combat, de la préparation physique et de la stratégie en fonction des caractéristiques des adversaires dans la nouvelle division.
Les organismes sanctionnant les championnats mi-lourd (WBC, WBA, IBF, WBO)
Quatre organismes majeurs sanctionnent des championnats du monde dans la catégorie des mi-lourds, chacun avec ses propres règles et classements. La World Boxing Council (WBC), créée en 1963, est souvent considérée comme la plus prestigieuse et identifiable par sa ceinture verte. La World Boxing Association (WBA), fondée en 1921 sous le nom de National Boxing Association, est la plus ancienne organisation et décerne parfois des titres de "super champion" et de "champion régulier", une pratique controversée.
L'International Boxing Federation (IBF), établie en 1983, est réputée pour son processus de classement rigoureux et ses règles strictes concernant les défenses obligatoires de titre. La World Boxing Organization (WBO), fondée en 1988, a gagné en crédibilité au fil des années et est aujourd'hui reconnue comme l'une des "quatre grandes" organisations.
Cette multiplicité d'organisations crée une situation où plusieurs boxeurs peuvent simultanément revendiquer le titre de "champion du monde" dans la même catégorie de poids. Un boxeur qui parvient à unifier les quatre ceintures majeures est désigné comme "champion incontesté", un exploit rare dans l'histoire moderne de la boxe, particulièrement chez les mi-lourds.
Le processus de classement varie selon les organisations, mais repose généralement sur les performances récentes, la qualité des adversaires affrontés et l'attractivité médiatique. Des critères parfois subjectifs qui peuvent entraîner des controverses dans les désignations des challengers officiels pour les titres mondiaux.
L'impact physiologique des mi-lourds : puissance et mobilité
Les boxeurs mi-lourds présentent un profil physiologique unique qui combine puissance de frappe impressionnante et mobilité technique. Contrairement aux poids lourds qui privilégient souvent la force brute, ou aux catégories plus légères qui misent sur la vitesse et le volume de coups, les mi-lourds incarnent un équilibre parfait entre ces qualités.
D'un point de vue scientifique, ces athlètes développent généralement une musculature explosive avec un ratio optimal entre fibres musculaires à contraction rapide (type II) et fibres d'endurance (type I). Cette composition permet des déplacements fluides sur le ring tout en conservant une puissance de frappe capable de produire des KO spectaculaires.
Le métabolisme des boxeurs mi-lourds est également adapté pour maintenir un niveau élevé d'intensité pendant 12 rounds de trois minutes. Leurs systèmes cardiovasculaire et respiratoire doivent être exceptionnellement développés pour soutenir l'effort intermittent de haute intensité caractéristique d'un combat de championnat.
Au niveau de l'endurance musculaire, ces athlètes travaillent spécifiquement la résistance à la fatigue du haut du corps, particulièrement importante dans les derniers rounds d'un combat serré. La capacité à maintenir une technique précise et une puissance constante, même en situation de fatigue, distingue souvent les champions des simples prétendants.
Les équipements et protections spécifiques à cette catégorie
Dans la catégorie des mi-lourds, les gants de combat réglementaires pèsent 10 onces (283 grammes) pour les championnats du monde professionnels. Ce poids représente un compromis entre la protection des mains du boxeur et la préservation de la puissance d'impact. En comparaison, les poids lourds utilisent généralement des gants de 12 onces, tandis que les catégories inférieures peuvent boxer avec des gants de 8 onces.
Le choix des gants d'entraînement est crucial pour ces boxeurs qui doivent préserver leurs mains tout en développant leur puissance. La plupart des mi-lourds alternent entre des gants lourds de 16 à 18 onces pour le travail technique et des gants plus légers lors des sessions de sparring qui simulent les conditions de combat.
Les protège-dents sur mesure sont particulièrement importants dans cette division où la puissance des coups peut causer des traumatismes significatifs. De nombreux boxeurs professionnels investissent dans des protections dentaires avancées, fabriquées par des spécialistes, qui offrent une meilleure absorption des chocs tout en facilitant la respiration.
Les bandages de mains représentent également un aspect technique déterminant. En compétition professionnelle, les mi-lourds utilisent généralement des bandages en gaze de 4,5 mètres de long, renforcés par du ruban adhésif médical, selon des règles très précises qui varient légèrement entre les organisations. Ces bandages doivent offrir un support optimal aux articulations sans ajouter de rembourrage excessif qui pourrait être considéré comme un avantage illégal.
Les champions légendaires qui ont marqué la division mi-lourd
L'ère roy jones jr. et sa domination technique
Roy Jones Jr. a incarné l'excellence absolue dans la catégorie des mi-lourds durant les années 1990 et début 2000. Après avoir conquis des titres dans les catégories inférieures, c'est chez les mi-lourds que Jones a atteint l'apogée de son art, combinant une vitesse phénoménale , des réflexes hors du commun et une puissance de frappe dévastatrice.
Sa victoire face à Virgil Hill en 1998, conclue par un coup au corps mémorable, reste l'une des performances les plus impressionnantes de l'histoire de la division. Jones a ensuite unifié les titres WBC, WBA et IBF, devenant le premier champion unifié des mi-lourds depuis Michael Spinks en 1985.
La domination technique de Jones reposait sur un style peu orthodoxe et difficile à déchiffrer. Capable de frapper depuis des angles improbables, les mains basses et en déséquilibre apparent, il défiait les conventions de la boxe traditionnelle. Son jeu de jambes extraordinaire lui permettait d'attaquer et de se mettre hors de portée avant même que son adversaire ne puisse riposter.
En 2003, Jones a accompli l'exploit de monter chez les lourds pour battre John Ruiz et devenir champion WBA, avant de redescendre chez les mi-lourds. Cet aller-retour entre les divisions, bien que remarquable, a sans doute marqué le début de son déclin. Néanmoins, sa période de domination dans la catégorie des mi-lourds reste inégalée en termes d'aisance et de supériorité technique.
Archie moore et son record de 175 KO en carrière
Surnommé "The Old Mongoose" (Le Vieux Mangouste), Archie Moore détient encore aujourd'hui le record absolu de KO dans l'histoire de la boxe professionnelle, avec 175 victoires avant la limite. Champion du monde des mi-lourds de 1952 à 1962, Moore incarne la longévité et l'efficacité offensive dans cette catégorie exigeante.
La carrière de Moore a débuté en 1935, mais ce n'est qu'après 17 ans et plus de 150 combats professionnels qu'il a obtenu sa chance pour un titre mondial, battant Joey Maxim par décision unanime. Il avait alors 39 ans, un âge auquel la plupart des boxeurs ont déjà pris leur retraite.
Le style de Moore était caractérisé par une défense exceptionnelle, notamment sa garde croisée distinctive (cross-armed defense), et une compréhension profonde du timing. Sa capacité à absorber la pression adverse pour mieux placer ses contres dévastateurs en a fait un maître de l'économie d'énergie sur le ring.
Malgré son âge avancé, Moore a défendu son titre avec succès contre des adversaires redoutables comme Harold Johnson et Yvon Durelle. Son combat contre ce dernier en 1958 reste légendaire : après avoir été envoyé au tapis trois fois dans le premier round, Moore s'est relevé pour finalement remporter la victoire par KO au onzième round, démontrant une résilience extraordinaire .
Michael spinks et sa transition réussie vers les poids lourds
Michael Spinks a marqué l'histoire de la division des mi-lourds avant de réaliser l'un des exploits les plus significatifs de la boxe moderne. Champion olympique en 1976, il est devenu champion du monde WBA des mi-lourds en 1981 en battant Eddie Mustafa Muhammad, puis a unifié les titres en remportant également la ceinture WBC face à Dwight Muhammad Qawi en 1983.
Le style de Spinks était caractérisé par une technique défensive sophistiquée et une intelligence tactique rare. Contrairement à de nombreux champions, il n'était pas un puncheur naturel, mais compensait par un timing parfait et une capacité à s'adapter au style de ses adversaires. Sa fameuse "Spinks Jinx", combinaison de mouvements peu orthodoxes et de feintes déroutantes, rendait sa boxe particulièrement difficile à l
échancrée pour sa boxe particulièrement difficile à déchiffrer pour ses adversaires. Cette approche lui a permis de dominer la division des mi-lourds pendant plusieurs années.
L'exploit le plus retentissant de Spinks reste cependant sa transition réussie vers la catégorie reine. En 1985, après avoir régné sur les mi-lourds, il est devenu le premier champion mi-lourd de l'histoire à conquérir un titre mondial des poids lourds en battant le légendaire Larry Holmes, alors invaincu en 48 combats. Cette victoire, suivie d'un succès lors de la revanche, a démontré que la technique et l'intelligence tactique pouvaient triompher de la puissance brute.
Sa carrière s'est terminée abruptement en 1988 avec une défaite en 91 secondes face à Mike Tyson, mais son impact sur la boxe reste considérable. Spinks a prouvé qu'un mi-lourd techniquement accompli pouvait rivaliser avec les meilleurs poids lourds, ouvrant la voie à d'autres champions comme Roy Jones Jr. qui tenteraient plus tard le même défi.
Bernard hopkins et sa longévité exceptionnelle
Bernard Hopkins représente un cas unique de longévité dans l'histoire de la boxe professionnelle, particulièrement dans la catégorie des mi-lourds. Après avoir dominé la division des poids moyens pendant près d'une décennie, Hopkins a réinventé sa carrière en montant chez les mi-lourds à l'âge de 41 ans, un âge où la plupart des boxeurs ont déjà raccroché les gants depuis longtemps.
En 2011, à 46 ans, Hopkins est devenu le plus vieux champion du monde de l'histoire en battant Jean Pascal pour le titre WBC des mi-lourds. Il a ensuite battu son propre record en 2013, à l'âge de 48 ans, en remportant le titre IBF face à Tavoris Cloud, puis à nouveau en 2014 en unifiant les titres IBF et WBA contre Beibut Shumenov à près de 50 ans.
Le style de Hopkins chez les mi-lourds était caractérisé par une approche méthodique, privilégiant la défense, le timing et l'intelligence tactique plutôt que l'explosivité physique. Sa capacité à neutraliser des adversaires plus jeunes et physiquement plus imposants témoignait d'une compréhension profonde des aspects techniques et psychologiques du combat.
Sa discipline légendaire, tant dans l'entraînement que dans son mode de vie, lui a permis de maintenir ses performances à un niveau élite bien au-delà de ce que la physiologie sportive considérait comme possible. Hopkins a finalement pris sa retraite en 2016, à l'âge de 51 ans, après une défaite contre Joe Smith Jr., clôturant une carrière qui a redéfini les limites de la longévité dans ce sport exigeant.
Les champions français : jean pascal et le potentiel d'arsen goulamirian
Bien que Jean Pascal soit d'origine haïtienne, c'est sous les couleurs canadiennes qu'il s'est illustré dans la catégorie des mi-lourds. Né à Port-au-Prince mais ayant grandi au Québec, Pascal a marqué la division par son style explosif et son charisme. Champion WBC des mi-lourds entre 2009 et 2011, il a notamment livré une série de combats mémorables contre Bernard Hopkins, démontrant sa résilience et sa combativité.
Du côté français, Arsen Goulamirian représente l'un des espoirs les plus solides dans la catégorie des poids lourds-légers (cruiserweight), juste au-dessus des mi-lourds. Détenteur du titre WBA depuis 2018, ce boxeur d'origine arménienne possède les qualités physiques et techniques qui pourraient lui permettre de monter avec succès chez les mi-lourds dans les années à venir.
La tradition française dans cette catégorie remonte à des figures comme Georges Carpentier, qui fut champion du monde dans les années 1920, ou plus récemment Fabrice Tiozzo. Ce dernier a d'abord été champion du monde des mi-lourds avant de conquérir un titre chez les lourds-légers, parcours inverse à celui que pourrait envisager Goulamirian.
Mathieu Bauderlique représente également l'avenir de la boxe française dans cette division. Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, il a entamé une carrière professionnelle prometteuse qui pourrait le mener vers les sommets de la catégorie. Son style technique et sa puissance en font un candidat crédible pour ramener un titre mondial en France dans les années à venir.
L'analyse technique du style de combat des mi-lourds actuels
La division des mi-lourds contemporaine se caractérise par une diversité de styles qui reflète l'évolution technique de la boxe moderne. Contrairement aux époques précédentes où un style dominant pouvait émerger, les champions actuels présentent des approches variées qui rendent la catégorie particulièrement passionnante.
Artur Beterbiev incarne la puissance brute et la pression constante, avec une approche qui privilégie l'avancée implacable et les combinaisons dévastatrices. Sa garde haute mais proactive lui permet d'absorber les coups adverses tout en restant perpétuellement en position d'attaque. Cette approche contraste avec celle de Dmitry Bivol, qui représente l'école technique russe dans sa forme la plus aboutie, avec un jeu de jambes fluide et un timing parfait.
Les mi-lourds actuels ont également adapté leur préparation physique aux exigences modernes du sport. L'utilisation de technologies avancées pour l'analyse de performance, comme les capteurs de puissance et les systèmes de suivi des mouvements, permet d'optimiser chaque aspect de leur entraînement. Cette approche scientifique se traduit par des athlètes plus complets, capables de maintenir un niveau d'intensité élevé pendant douze rounds tout en conservant leur lucidité tactique.
Sur le plan défensif, on observe une tendance à privilégier les mouvements du buste (slipping) et le contrôle de la distance plutôt que les blocages statiques. Cette évolution rend les combats plus dynamiques mais également plus techniques, chaque échange devenant un exercice de précision où le timing prime souvent sur la puissance brute.
Les mi-lourds modernes sont des athlètes complets qui doivent maîtriser tous les aspects du combat. Il ne suffit plus d'être un bon frappeur ou un bon technicien - la division exige désormais des boxeurs capables d'exceller dans tous les compartiments du jeu, de l'attaque à la défense, de la boxe à mi-distance au combat de près.
Les prospects et talents émergents à surveiller en 2023-2024
Artur beterbiev et sa puissance de frappe dévastatrice
Bien qu'il ne soit plus à proprement parler un prospect à 38 ans, Artur Beterbiev reste l'une des figures les plus impressionnantes de la division des mi-lourds. Champion unifié WBC, WBO et IBF, le Russe naturalisé canadien présente un bilan parfait de 19 victoires, toutes par KO, une statistique qui témoigne de sa puissance de frappe exceptionnelle.
La force de Beterbiev réside dans sa capacité à combiner une technique solide héritée de sa formation dans l'école russe avec une puissance naturelle dévastatrice. Contrairement à de nombreux punchers qui se reposent uniquement sur leur force, Beterbiev construit méthodiquement ses attaques, utilisant des jabs précis et des crochets au corps pour affaiblir progressivement ses adversaires avant de porter le coup décisif.
Son placement de coups est particulièrement remarquable, avec une précision chirurgicale qui maximise l'impact de chaque frappe. Cette qualité, combinée à son endurance impressionnante, fait de lui un adversaire redoutable qui maintient sa dangerosité jusqu'aux derniers rounds, comme l'a démontré sa victoire par KO contre Anthony Yarde en janvier 2023.
À mesure que Beterbiev approche de la fin de sa carrière, chacune de ses apparitions sur le ring devient un événement à ne pas manquer pour les amateurs de boxe. La perspective d'un combat d'unification face à Dmitry Bivol pour le titre de champion incontesté des mi-lourds reste l'un des affrontements les plus attendus de la boxe mondiale.
Dmitry bivol et sa boxe technique après sa victoire contre canelo alvarez
Dmitry Bivol a propulsé sa carrière à un niveau supérieur en mai 2022 lorsqu'il a dominé la superstar Canelo Alvarez, considéré à l'époque comme le meilleur boxeur livre pour livre. Cette victoire, obtenue par une démonstration technique impressionnante, a révélé au grand public l'étendue du talent du champion WBA des mi-lourds.
Le style de Bivol se distingue par une approche méthodique et calculée, privilégiant la précision à la puissance brute. Son jeu de jambes exceptionnel lui permet de contrôler la distance avec une maîtrise rare, tandis que son jab, l'un des meilleurs de la boxe actuelle, constitue à la fois une arme offensive efficace et un outil défensif précieux.
Sa défense est particulièrement remarquable, reposant sur des mouvements subtils du buste et une position de garde presque parfaite qui lui permettent d'éviter les coups plutôt que de les absorber. Cette approche économique minimise l'usure physique et lui permet de maintenir un rythme élevé pendant toute la durée d'un combat.
À 32 ans, Bivol se trouve au sommet de son art, combinant l'expérience acquise au fil de ses 21 combats professionnels (tous victorieux) avec des capacités physiques encore intactes. Son prochain défi pourrait être l'unification des titres face à Beterbiev, un affrontement qui opposerait deux styles diamétralement opposés dans ce qui pourrait devenir l'un des combats les plus techniques de l'histoire récente des mi-lourds.
Joshua buatsi et son parcours olympique vers le professionnalisme
Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, Joshua Buatsi représente l'une des perspectives les plus prometteuses de la division des mi-lourds. Le Britannique d'origine ghanéenne a effectué une transition remarquable vers la boxe professionnelle, conservant un bilan immaculé de 16 victoires en autant de combats, dont 13 par KO.
Buatsi se distingue par un style athlétique et explosif, combinant la vitesse d'exécution d'un poids moyen avec la puissance d'un mi-lourd naturel. Son approche offensive, caractérisée par des combinaisons rapides et des crochets dévastateurs, en fait l'un des boxeurs les plus spectaculaires de la catégorie. Sa formation olympique lui a également donné une base technique solide qui lui permet d'adapter sa stratégie en fonction de ses adversaires.
Sous la tutelle d'entraîneurs réputés comme Virgil Hunter, Buatsi a progressivement affiné son style pour ajouter des dimensions tactiques à son arsenal naturel. Son jeu au corps s'est notamment amélioré, devenant une arme efficace pour ralentir ses adversaires avant de chercher des finitions spectaculaires.
À 30 ans, Buatsi approche de sa maturité pugilistique et semble prêt à défier les champions établis de la division. Sa progression constante et son éthique de travail irréprochable en font un candidat crédible pour un titre mondial dans un avenir proche, potentiellement dans des affrontements contre Bivol ou Beterbiev qui généreraient un intérêt considérable, particulièrement au Royaume-Uni.
Mathieu bauderlique et les espoirs français dans la catégorie
Mathieu Bauderlique incarne le renouveau de la boxe française dans la catégorie des mi-lourds. Médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Rio en 2016, le gaucher de Hénin-Beaumont a construit une carrière professionnelle solide avec un bilan de 21 victoires pour 2 défaites, dont 12 succès avant la limite.
Le style de Bauderlique se caractérise par une boxe de gaucher technique et mobile, privilégiant les enchaînements rapides et les attaques en angle. Sa main arrière, particulièrement puissante, lui a permis d'obtenir plusieurs victoires spectaculaires par KO. Son parcours amateur lui a apporté une expérience internationale précieuse et une capacité d'adaptation face à différents styles de combat.
Malgré une défaite en 2022 face à Callum Smith dans un combat éliminatoire WBC, Bauderlique reste l'un des boxeurs européens les mieux classés dans la division. À 34 ans, il dispose encore de quelques années au plus haut niveau pour tenter de décrocher une opportunité mondiale, ce qui ferait de lui le premier Français depuis Fabrice Tiozzo à conquérir un titre dans cette catégorie.
Au-delà de Bauderlique, la France peut compter sur d'autres talents émergents comme Kevin Lele Sadjo, actuellement en super-moyens mais dont le gabarit pourrait lui permettre de monter en mi-lourds, ou encore Mathieu Kassovitz qui, bien que débutant tardivement en professionnel, apporte une visibilité médiatique importante à la discipline.
Les confrontations mi-lourd les plus attendues de l'année
L'affrontement le plus attendu dans la division des mi-lourds reste indéniablement le combat d'unification entre Artur Beterbiev et Dmitry Bivol. Cette confrontation, qui déterminerait le premier champion incontesté des mi-lourds de l'ère des quatre ceintures, opposerait deux styles contrastés : la puissance dévastatrice de Beterbiev face à la technique raffinée de Bivol. Après plusieurs tentatives de négociations, ce combat pourrait enfin se concrétiser, potentiellement en Arabie Saoudite, nouveau territoire majeur pour la boxe professionnelle.
Joshua Buatsi contre Dan Azeez représente un autre affrontement potentiellement explosif entre deux prospects britanniques invaincus. Ce derby londonien pourrait servir d'éliminatoire pour une chance mondiale et générerait un intérêt considérable au Royaume-Uni. Les styles complémentaires des deux boxeurs - l'explosivité de Buatsi contre la solidité technique d'Azeez - promettent un combat tactique et intense.